Etats d'âme
Notre vie sociale s'enrichit tous les jours.... Nous sommes
à chaque fois heureux et émerveillés de voir venir
à nous d'autres équipages à notre arrivée dans
un mouillage.
Si nous devons prendre l'initiative, c'est moins rapide....
Notre caractère de bretons renfermés (au premier abord...)
n'aide pas vraiment. C'est vrai, on ne saute pas au cou des gens dès
le premier jour. On fait le tri, on scrute, on étudie, et l'occasion
passe. Enfin, malgré ce que dit Gérard avec "désespoir", nous commençons à nous améliorer.
Nous profitons de tout prétexte valable:
demande de renseignements sur le coin, les achats, le pain, la sécurité,
l'atterrissage ou la sécurité de l'annexe. C'est sûr,
on y arrivera aussi, on se soigne!
Un gros problème s'ajoute à cela: le barrage
de la langue. Des équipages allemands ou brésiliens nous
intéressent-ils? Il faut encore qu'ils parlent anglais, sinon français....
Hormis avec les français (évidemment...)
nous arrivons à communiquer avec les gens qui parlent anglais et/ou
portugais et/ou espagnol et/ou français. Le mieux, c'est un peu
de tout ça en même temps.....Une langue vient au secours de
l'autre, en cas de déficience....C'est comme ça que nous
communiquons avec Jorge et Maria Clara, les Argentins de Camamu.
Nous pouvons dialoguer un peu en portugais avec les Brésiliens
(surtout Gérard), de choses simples; surtout quand ils veulent bien
parler doucement.
Alors, conseil d'amis: Si vous devez venir en Amérique
du sud pour un certain temps, apprenez une des deux langues: espagnol ou
portugais. Peut être surtout l'espagnol. Sinon vous passerez à
côté de beaucoup de choses. Les habitants parlent rarement
anglais et l'intégration ici (à Camamu par exemple) est enrichissante
voire passionnante.
Des rencontres
malgré tout
Les rencontres à Salvador ont comme d'habitude
été soit rapides, soit suivies.
Rapides avec
GALAPIAT
Sympathique famille de Clermont Ferrand avec deux filles.
Ils ont construit leur 12 mètres en acier dans le massif central
et ont pris une année sabbatique. Nous avons passé une soirée
de carnaval ensemble. Ils remontent maintenant pour retraverser vers la
France. Envieux de ceux qui continuent. On les comprends, la reprise sera
douloureuse.... Bon Courage!!!!
ANABE
Avec Annaick et Benoît. Ils ont réparé
à Aratu les dégâts causés au bateau par les
baleines de l'Atlantique. Ils sont repartis d'attaque pour la Guyane, talonnés
par le temps que leur laisse leur année sabbatique et aussi par
un rendez vous avec leurs parents...
Un contact radio nous a permis d'apprendre qu'avant Natal, deux orques
étaient venus doucement se frotter à leur bateau. Une
de chaque coté.... Emotion, photo et adrénaline....Et puis
qu'ensuite, il leur avait fallu plonger une nuit, pour couper l'orin d'un
casier qui s'était pris d'amour pour leur safran... Comme dit le
proverbe arabe :" Point ne suffit de la compétence, il est aussi
très bien d'avoir un peu de chance!!!"
Plus suivies, avec
Martial sur CAPITAINE ULYSSE.
Martial a trouvé un équilibre de vie, pour sa quarantaine
épanouie. Six mois sur douze (d'avril à septembre), il tient
un pub en Corrèze. En septembre, il ferme et part rejoindre son
Trisbal 45 en alu de 14 m. là où il l'a laissé. Il
navigue en solitaire depuis plus de 20 ans et nous n'arrivons pas à
déterminer combien de tours du monde il a fait...Au détour
d'une phrase, et sans spécialement de fierté mal placée,
il parle négligemment de pacifique, du canada, de la Patagonie,
de l'Alaska, de la côte Est des US, de l'océan indien....
Des îles malouines où il a laissé une fois son bateau
sur un dock flottant rescapé de la guerre pour rentrer ouvrir son
pub...
NOMANIE
Dériveur (je crois) en alu de 36 pieds. Jacques
et Nicole, vaillants quinquagénaires concarnois ont emprunté
ce bateau à un de leurs amis pour lui faire une sorte de convoyage
de Natal à Salvador. Ils sont accompagnés de Pauline et Marcel,
deux Québécois de Gaspésie et seront rejoints à
Salvador par Aline, jeune chercheur belge en bio-quelque chose.
Ah Jacques, tes caïpi...caïpipi... caïpiri....
caïpirinhas sont inoubliables....Et puis Jacques, il a toujours de
la glace à bord, lui!!! Avouons que nos meilleurs souvenirs avec
NOMANIE sont de l'ordre de la bouffe... Bien sûr on s'est échangé
des cartes et des tuyaux de navigation, mais bien plus de recettes encore.
(les filets de cabillaud à la Gaspésienne
par exemple)
Nous avons tout de même découvert avec eux
l'existence de la Gaspésie. Où c'est que c'est que ça?
Ahurissement de nos canadiens:...Ignares que nous sommes: C'est une péninsule
du Québec, entre le St Laurent et la baie des Chaleurs. (Faut bien
être vantard quand même, pour appeler une baie comme ça
dans ce pays gelé...). Ils y sont retournés maintenant, heureux
de retrouver des saisons, la neige et le ski...Ils font deux mois de bateau
par ans, loin de chez eux et ont leur propre bateau sur le St Laurent.
Jacques et Nicole aussi sont repartis en France, laissant
le bateau de leur ami à Aratu. Ce dernier doit le retrouver en juin.
- Pour ce faire ils ont du affronter un vrai labyrinthe juridico-administratif.
Quinze jours de tractations pour pouvoir laisser le bateau seul au Brésil,
sans qu'il soit saisi...La solution qui a été trouvée
a été de déclarer que ce bateau servait au Brésil
à faire de la recherche scientifique....Le n'importequoitisme à
tous les niveaux....Il vaut mieux éviter de se frotter aux règlements
brésiliens si on sort un peu du milieu de la route.... - Ils
sont en retraite eux aussi, ont un bateau qui est en ce moment au Canada
et ils repartent naviguer et se promener tous les deux mois. Leur prochain
objectif est de ramener leur bateau aux USA. La belle vie quoi....
Aline, leur jeune amie belge, était venue se reposer
deux semaines sous le soleil brésilien. Je crois qu'elle est repartie
dans son labo bruxellois la tête pleine des rêves générés
par les récits de voyage dont Martial nous abreuvait.....
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