L'accueil
du nouveau millénaire.
Nous passerons le nouvel an à Quito, Dans la rue
de las Amazonas qui nous a été chaudement recommandée
par plusieurs quitenos.
Toute
la journée du 31 décembre des groupes érigent, dans
cette rue, des estrades précaires. Ils y installent des marionnettes
de son, grandeur nature, qui figurent des hommes politiques des années
passées. Elles sont mises en scène pour représenter
des situations ou des résultats insupportables de la vie politique
et sociale du pays.
Le domaine est vaste, car la vie politique est animée
en Équateur.
Les gouvernement valsent, les affaires éclatent
régulièrement. La "dollarisation" du pays, mise en place
l'année dernière (remplacement de la monnaie nationale -
le "sucre"- par le dollar américain) génère une flambée
des prix et suscite la grogne populaire.
Ces représentations sont extrêmement sarcastiques
et grinçantes. Elles sont l'oeuvre de groupes politiques ou syndicaux
qui manifestent ainsi leurs revendications et leur mécontentement.
Dès le milieu de l'après midi, la rue se
remplit progressivement, jusqu'à être réellement
bondée vers 23 heures. La foule déambule entre les installations
ci dessus, au son de nombreux orchestres qui sont arrivés dans l'après
midi. On dîne comme et où on peut, entre les petits restaurants
et les échoppes foraines qui proposent aliments et boissons.
Vers minuit, on brûle l'ano Viejo et toutes les
marionnettes installées l'après midi sont jetées dans
le feu. C'est une sorte de ménage qui permet de dégager la
perspective pour une meilleure année nouvelle: On brûle tout
ce qu'on trouve mauvais pour repartir du bon pied.
Ensuite,
les orchestres s'installent sur les estrades et la rue se met à
danser, en se vidant doucement.
On trouve peu d'alcool fort à vendre dans la rue
et ainsi, les gens vraiment borrachos sont assez rares.
On a quand même bu un coup de "rum" à votre
santé.
L'explosion
Internet en Équateur
Une
des choses les plus étonnantes de ce pays est la profusion des propositions
d'accès à Internet que l'on trouve partout dans les rues.
Même dans les petites villes, voire dans les villages
comme aux Galápagos... A Quito, on ne peut pas faire 50 mètres
sans rencontrer un Cybercafé. Même à Otavalo, on a
pratiqué pas moins de 4 centres Internet différents. A Banos,
à Cuenca, même à Esmeraldas...
Et puis quand on dit Cybercafés, c'est la première
fois depuis Paris qu'on voit ce concept intensivement mis en oeuvre. Trois
centres d'accès sur quatre sont vraiment organisés et décorés
somme des cafés. Certains sont même très chaleureux,
comme "El Choque" à Quito où les postes Internet sont installés
sur des tables rustiques et disséminés au sein d'une jungle
de plantes grimpantes. On vous y propose à boire et à grignoter.
Tout cela n'est pas développé pour le tourisme.
Les Équatoriens se passionnent manifestement pour le Web et les
Emails. Nous avons été surpris de voir à Otavalo un
grand nombre d'indiens et d'indiennes, tous en costume traditionnel et
pas tous très jeunes, se ruer au cybercafé après le
marché, pour relever leurs Emails.
Mode ou réel engouement? Au prix où c'est
proposé, on peut douter des possibilités de rentabilité.
Mais comme la clientèle est nombreuse...
Les Indiens semblent avoir identifié là
un moyen de sortir de leur isolement , de communiquer et de publier leurs
préoccupations, tout en se trouvant associés à un
mouvement beaucoup plus large et universel.
A suivre...
On
ne s'ennuie pas avec les conducteurs sportifs des bus des hauts plateaux
- Pour
aller de Cuenca à Quito, les bus mettent une dizaine d'heure. 4
à 500 kilomètres d'une route de montagne assez impressionnante,
certains tronçons de cols qui ne sont pas goudronnés; le
brouillard "éternel"qui règne sur les hauteurs... Mais
un seul arrêt déjeuner et surtout un seul chauffeur de bout
en bout... C'est réellement un exploit sportif... On se sent bien loin
des normes de sécurité européennes!
- En revenant de la Nariz del Diablo, nous croyons en
avoir fini avec les émotions fortes. A Alausi, il nous reste à
trouver un bus pour Cuenca. Comme toujours ce sera très facile et
en moins d'une demi heure nous serons repartis. Le beau soleil du début
de journée est maintenant caché. Les nuages sont descendus
des sommets et maintenant ils ont envahi la route et on roule dans un épais
brouillard.
A la sortie de la ville, le chauffeur ralentit devant
une maison et demande à un petit garçon de prévenir
sa mère qu'il part pour Cuenca et qu'il sera de retour
demain midi.
Un
peu plus loin, une femme fait signe au bus de s'arrêter. On sent
un certain flottement dans l'équipe d'exploitation. On s'arrête
quand même et la femme monte à bord.
Pas l'air commode. Autoritairement, elle débarrasse
tout ce qui encombre le capot moteur, à coté du chauffeur
et s'installe là, quand le bus redémarre.
Commence alors une engueulade en règle du chauffeur.
Devant l'attaque, ce dernier baisse stoïquement la tête et tente
de conduire calmement en devinant la route en lacets, à travers
le brouillard. Comme on est juste derrière, on comprend quelques
bribes du genre: "Où étais tu?... Pourquoi ne m'as tu pas prévenue?...etc...."
De temps à autre, le débit se ralentit,
mais les yeux sont toujours aussi noirs et meurtriers... Le chauffeur tout
en essayant de maintenir le bus sur la route, tente alors une plaisanterie,
mais à chaque fois, ca fait repartir le flot. Ca continuera au même
niveau, quasiment jusqu'à Cuenca., trois heures plus tard.
Sur un profil de route aussi accidenté, nous avons
transpiré fort à l'entrée des virages.
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