LA GAZETTE DE L'A.R.B
Anyvonne Restaurant Bar
 
Equateur Galapagos - Quelques scènes équatoriennes
N°16- Aout 2001
L'accueil  du nouveau millénaire.

Nous passerons le nouvel an à Quito, Dans la rue de las Amazonas qui nous a été chaudement  recommandée par plusieurs quitenos.

Toute la journée du 31 décembre des groupes érigent, dans cette rue, des estrades précaires. Ils y installent des  marionnettes de son, grandeur nature, qui figurent des hommes politiques des années passées. Elles sont mises en scène pour représenter des situations ou des résultats insupportables de la vie politique et sociale du pays. 
Le domaine est vaste, car la vie politique est animée en Équateur. 
Les gouvernement valsent, les affaires éclatent régulièrement. La "dollarisation" du pays, mise en place l'année dernière (remplacement de la monnaie nationale - le "sucre"- par le dollar américain) génère une flambée des prix et suscite la grogne populaire. 
Ces représentations sont extrêmement sarcastiques et grinçantes. Elles sont l'oeuvre de groupes politiques ou syndicaux qui manifestent ainsi leurs revendications et leur mécontentement.

Dès le milieu de l'après midi, la rue se remplit progressivement, jusqu'à  être réellement bondée vers 23 heures. La foule déambule entre les installations ci dessus, au son de nombreux orchestres qui sont arrivés dans l'après midi. On dîne comme et où on peut, entre les petits restaurants et les échoppes foraines qui proposent aliments et boissons. 
Vers minuit, on brûle l'ano Viejo et toutes les marionnettes installées l'après midi sont jetées dans le feu. C'est une sorte de ménage qui permet de dégager la perspective pour une meilleure année nouvelle: On brûle tout ce qu'on trouve mauvais pour repartir du bon pied.

Ensuite, les orchestres s'installent sur les estrades et la rue se met à danser, en se vidant doucement. 
On trouve peu d'alcool fort à vendre dans la rue et ainsi, les gens vraiment borrachos sont assez rares.
On a quand même bu un coup de "rum" à votre santé.
 

L'explosion Internet en Équateur

Une des choses les plus étonnantes de ce pays est la profusion des propositions d'accès à Internet que l'on trouve partout dans les rues. 
Même dans les petites villes, voire dans les villages comme aux Galápagos... A Quito, on ne peut pas faire 50 mètres sans rencontrer un Cybercafé. Même à Otavalo, on a pratiqué pas moins de 4 centres Internet différents. A Banos, à Cuenca, même à Esmeraldas... 
Et puis quand on dit Cybercafés, c'est la première fois depuis Paris qu'on voit ce concept intensivement mis en oeuvre. Trois centres d'accès sur quatre sont vraiment organisés et décorés somme des cafés. Certains sont même très chaleureux, comme "El Choque" à Quito où les postes Internet sont installés sur des tables rustiques et disséminés au sein d'une jungle de plantes grimpantes. On vous y propose à boire et à grignoter.
Tout cela n'est pas développé pour le tourisme. Les Équatoriens se passionnent manifestement pour le Web et les Emails. Nous avons été surpris de voir à Otavalo un grand nombre d'indiens et d'indiennes, tous en costume traditionnel et pas tous très jeunes, se ruer au cybercafé après le marché, pour relever leurs Emails.
Mode ou réel engouement? Au prix où c'est proposé, on peut douter des possibilités de rentabilité. Mais comme la clientèle est nombreuse...
Les Indiens semblent avoir identifié là un moyen de sortir de leur isolement , de communiquer et de publier leurs préoccupations, tout en se trouvant associés à un mouvement beaucoup plus large et universel. 
A suivre...
 

On ne s'ennuie pas avec les conducteurs sportifs des bus des hauts plateaux
 

Pour aller de Cuenca à Quito, les bus mettent une dizaine d'heure. 4 à 500 kilomètres d'une  route de montagne assez impressionnante, certains tronçons de cols qui ne sont pas goudronnés; le brouillard "éternel"qui règne sur les hauteurs...  Mais un seul arrêt déjeuner et surtout un seul chauffeur de bout en bout... C'est réellement un exploit sportif... On se sent bien loin des normes de sécurité européennes!

- En revenant de la Nariz del Diablo, nous croyons en avoir fini avec les émotions fortes. A Alausi, il nous reste à trouver un bus pour Cuenca. Comme toujours ce sera très facile et en moins d'une demi heure nous serons repartis. Le beau soleil du début de journée est maintenant caché. Les nuages sont descendus des sommets et maintenant ils ont envahi la route et on roule dans un épais brouillard. 
A la sortie de la ville, le chauffeur ralentit devant une maison et demande à un petit garçon de prévenir sa mère qu'il part pour Cuenca et qu'il  sera de retour      demain midi. 
Un peu plus loin, une femme fait signe au bus de s'arrêter. On sent un certain flottement dans l'équipe d'exploitation. On s'arrête quand même et la femme monte à bord.
Pas l'air commode. Autoritairement, elle débarrasse tout ce qui encombre le capot moteur, à coté du chauffeur et s'installe là, quand le bus redémarre. 
Commence alors une engueulade en règle du chauffeur. Devant l'attaque, ce dernier baisse stoïquement la tête et tente de conduire calmement en devinant la route en lacets, à travers le brouillard. Comme on est  juste derrière, on comprend quelques bribes du genre: "Où étais tu?... Pourquoi ne m'as tu pas prévenue?...etc...."
De temps à autre, le débit se ralentit, mais les yeux sont toujours aussi noirs et meurtriers... Le chauffeur tout en essayant de maintenir le bus sur la route, tente alors une plaisanterie, mais à chaque fois, ca fait repartir le flot. Ca continuera au même niveau, quasiment jusqu'à Cuenca., trois heures plus tard.
Sur un profil de route aussi accidenté, nous avons transpiré fort à l'entrée des virages.