LA GAZETTE DE L'A.R.B
Anyvonne Restaurant Bar
 
Polynésie II - Les Tuamotus: un archipel d'atolls
N°18- Février 2002

Cet archipel s'étend sur près de 1000 milles le long d'un axe général "Nord Ouest - Sud Est" et sur une profondeur 200 à 300 milles. Il est entièrement composé de purs atolls. Cela signifie que chaque "île" est uniquement constituée d'un récif barrière circulaire qui enserre un lagon . Environ 70 atolls sont ainsi éparpillés dont la grande dimension varie de un à une bonne cinquantaine de milles.

Un récif barrière est constitué de parties émergées appelées "motus". Ces sont des îles, hautes de quelques mètres, larges de quelques dizaines à une centaine de mètres et plus ou moins longues (cent mètres à plusieurs kilomètres). Coté océan, elles sont souvent bordées par un platier de quelques dizaines de mètres de large. C'est une étendue de corail assez plate qui s'étend à fleur d'eau jusqu'à un tombant qui plonge quasi verticalement vers le fond de l'océan.

La barrière relie les motus par des parties affleurantes qui forment un platier, et par des parties complètement immergées où se situent les passes; quand il y en a.

Sur le platier, la houle du Pacifique vient sans arrêt se briser en rouleaux d'écume blanche, dans un bruit continu de circulation autoroutière...

Du point de vue de la navigation, l'approche de ces atolls demande beaucoup d'attention. Les motus sont hauts de seulement quelques mètres et plantés de palmiers. Ils n'apparaissent souvent qu'à moins de 3 à 4 milles, à un navigateur attentif, sur le pont d'un voilier. Les parties affleurantes qui s'étendent souvent sur plusieurs dizaines de milles ne sont discernables qu'à moins d'un ou deux milles, par l'écume des rouleaux qui s' y brisent. Pour corser la difficulté, de forts courants parcourent en permanence l'archipel selon des régimes mal connus.

Les Tuamotus ont été longtemps surnommées "l'archipel dangereux".

Naviguer par ici avec, pour seuls moyens de localisation un sextant et sa compétence à le manipuler, était certes une aventure dangereuse. Le GPS permet maintenant de banaliser cette navigation, mais encore aujourd'hui, longer une barrière à quelque milles, par une nuit sans lune, appelle à une vigilance respectueuse.