Chiot'Art
et Bains de boue.
Un week end de
début octobre, Xavier et Maud réussiront à briser le rythme de travail 7
jours sur 7 du bagne de Whangarei et nous emmèneront dans leur camper-van
faire un peu de tourisme. Grâce leur en soit rendue, car nous visiterons
ainsi en deux jours pluvieux l'intérieur du Northland (la partie nord de
l'île nord) dont nous ne connaissions que Bay of Islands.
En passant à
Kawakawa, que nous avions déjà traversé rapidement en bus, nous n'avons pas
raté cette fois les célèbres WC publics construits par l'architecte
Frédérick Hundertwasser, dans la rue unique et principale..
L'architecture
générale de cette bourgade , la ligne de chemin de fer désaffectée qui la
traverse jusque la gare au bout de la rue, avec ses locomotives et ses wagons
rouillés rappellent les établissements de l'époque des pionniers.
Mais
la vraie particularité ici, c'est qu'on peut y faire pipi, gratuitement, dans
les toilettes les plus dinguement belles que nous ayons jamais vues.
Le ton est donné
dès l'entrée par des colonnes oblongues en poteries émaillées multicolores
qui constituent la façade. Et ça continue à l'intérieur: Les murs, le sol,
les vasques... toutes les surfaces sont recouvertes de morceaux de faïence de
toutes les couleurs. Les murs et cloisons sont truffés de bouteilles vertes,
bleues, blanches, qui jouent au vitrail, de coquillages et autres débris
joliment agencés. Les portes sont en fer forgé ouvragé, très kitch aussi...
Disons que c'est l'ensemble qui est "kitchissime".
L'artiste,
architecte designer d'origine autrichienne, a réalisé pas mal de choses à
travers le monde avant de se fixer ici dans les années 70...
En face de ces
toilettes de renommée internationale, des boutiques vendent des cartes
postales évidemment, mais aussi de très beaux ouvrages écrits par
Hundertwasser.
Bien sûr, on y
vend aussi toutes sortes d' objets d'art... tisanat... La Nouvelle Zélande
est LE pays du handy craft (artisanat) de toutes sortes, à toutes les sauces...
Comme dit Maud: ici toute personne capable de tenir un pinceau ou d'aligner
deux coquillages se dit artiste... La qualité des objets que l'on peut
trouver dans les boutiques et marchés artisanaux de tous les villages est
"inégale" mais quelques bonnes surprises sont possibles.
Au sortir de ce
bain artistique, sous une pluie persistante et froide, nous sommes allés
découvrir une autre sorte de bains aux "Hot Springs" de Ngawha. Ce
lieu nous a été décrit par notre amie Sue comme très "roots", à
peu près inconnu des touristes et très apprécié des Maoris.
Guidés par ses
indications assez vagues, il nous a fallu chercher longtemps notre chemin,
carte routière en main, car le lieu est très peu signalé...
Nous trouvons enfin
l'endroit mais l'arrivée n'est pas engageante. En plus de l'odeur de soufre,
façon œuf pourri, du ciel gris, de la pluie froide, l'établissement thermal
se dresse au milieu de rien, lui aussi gris et noirâtre: Une baraque en
planche, construite de bric et de broc, peu entretenue et suintant d'humidité...
La
perspective de se promener quasi-nus sous la pluie fait hurler les mâles de
l'expédition. "On n'a même pas de maillot" proteste Gérard qui
croit avoir trouvé la parade... Mais les jeunes nous fournissent caleçon et
tee shirt... Les femmes restent fermes et malgré leurs protestations
effarées les hommes finissent par suivre.
Sortis en courant
du vestiaire très rudimentaire où nous nous sommes changés, nous nous
glissons avec précautions dans le "bouillon gris" brûlant... et
là c'est le bonheur... Personne ne regrette plus d'être venu... Même les
hommes sont contents.
Il n'y a pas de
doute, nous sommes devenus adeptes des cures thermales!!!