Ce décor est abondamment utilisé comme toile de fond pour les photos de mariage de la jeunesse dorée de la région, ainsi que pour les souvenirs de voyage des touristes orientaux … Ce qui est curieux, c'est que les bateaux qui sont l'alibi du décor peuvent être des vedettes rutilantes mais aussi des carcasses de bateaux délaissés où encore des vedettes d'exposition sur leur remorque. Ça ne parait pas important. Le seul univers de la marina importe vraiment et semble suffisant pour témoigner de la gloire du moment…

A deux exceptions près, ces endroits ont tous un point commun: les immeubles, pavillons et hôtels du "complexe nautique" sont vides ou très peu fréquentés. Ça fait alors un peu décor en "carton pâte"…
Cette caractéristique a pour nous un aspect très positif: les installations qui équipent le lieu sont largement disponibles aux voileux de passage qui en abusent abondamment et apportent ainsi un peu de vie aux piscines désertes, aux douches luxueuses et occupent le personnel des bars et des restaus…
Tout un univers de luxe qui se met soudain à notre portée…
On y découvrira même les réseaux WiFi à haut débit et faible coût qui mettront le "Nain Terre Nette" à bord de Getaway… Et vous vous demandez encore pourquoi nous avons si peu d'histoires de navigation à vous faire partager???
Dernier point positif: on n'aime pas trop les marinas mais il faut leur rendre cette justice qu'elles permettent de laisser le bateau en sûreté pendant qu'on va batifoler en Europe ou ailleurs en Asie.

Ce n'est pas le titre d'une BD mais ça pourrait.

Anne, de Joran, regardant un jour passer, au bras d'une "jeunesse" locale, un "vieux" retraité barbu, chevelu, maigrichon, qui lui a fait penser au groupe zizitop (que nous ne connaissons pas du tout) a ainsi inventé le premier surnom.
Les jeunes filles locales qui accompagnent ici nombre de vieux occidentaux, la vingtaine d'années pas souvent atteinte, sont si fines, si minces, si souples que Fabrizzio, notre Italien local préféré leur a inventé le deuxième surnom.

A la terrasse de chez Rose, entre midi et deux, le spectacle de ces couples typiques alimente dans notre groupe une ambiance café du commerce, avec petites histoires, langues de vipères et commentaires acerbes. (surtout les femmes il faut bien le dire: toutes jalouses)
C'est le premier pays ou l'on voit cette pratique érigée à un niveau quasi industriel. En Malaisie on ne rencontre rien de tel.

Après enquête serrée de trois mois, voici les conclusions de notre groupe de recherche, (féminin surtout..)
1/ Les jeunes femmes d'ici sont beaucoup plus douées que nous pour obtenir ce qu'elles veulent. Et ce qu'elles veulent obtenir est constant et très clair: De l'argent pour nourrir la famille (parents, frères et sœurs, enfants) et des investissements en Thaïlande faits à leur nom (maison, boutique, restaurant).
2/ A leur contact, les ZZT perdent tout jugement. Leur donnent elles des nids d'hirondelle, du ginseng concentré, de la corne de zébu séchée, de l'aileron de requin ??? Mystère mais en tous cas, ça marche fort! Il semblerait que leur truc principal est de paraître soumise. (Ce n'est pas demain la veille qu'on y arrivera, Berthe. On est mal parties).
3/ Une fois le ZZT appâté, il faut bien le ferrer en se faisant faire un bébé... 4/ Il reste alors à "exiger" le mariage. (c'est semble t il ce qui est le plus difficile)

Les habitués de ce scénario y sont tous passés. Un copain que nous avons bien connu a ainsi investi dans une entreprise de construction navale au nom de sa première femme, puis un "super marché" où il occupe sa deuxième épouse, et à le voir frémir à la vue des élastiques de passage, on peut penser que la série de ses investissements dans le pays n'est pas terminée.

Il existe dans le Nord Ouest du pays des petites villes ignorées du tourisme qui ont compris le truc: Leurs autorités incitent de jeunes "représentantes" à aller draguer les retraités dans les lieux touristiques pour qu'ils viennent ensuite injecter leurs revenus occidentaux dans l'économie locale. Rigolo non?

Il n'y a pas que nos usines qui s'exportent dans ces pays à main d'oeuvre pas chère.
Nos vieux PDG aussi!

Pour le groupe d'européens que nous formions, c'était une institution…
Gilles disait même: Seule Rose propose à manger, les autres sont des empoisonneurs… C'est dire la force de la foi…
Nous espérons que ce restau existera encore pour les suivants … Parce que Rose ne devrait pas tarder à faire fortune… Alors pressez vous.
Quand on entre dans le domaine de Boat lagoon marina… tout de suite à gauche on trouve une ruelle bordée d'une série de petites échoppes- restos en tôle. Tous les midis, c'est le lieu de rencontre de ceux qui travaillent sur les bateaux. Professionnels locaux comme voileux de passage…
On y vient voir les potes, se plaindre de ses emm…, chercher des astuces, des recettes, des adresses, rire, pleurer, faire les langues de vipère… Vivre la vie à terre quoi!
Il y a plusieurs échoppes…mais la majorité des occidentaux préfèrent Rose… La cuisine est délicieuse et Rose est absolument charmante. Elle s'occupe du service avec bonne humeur, rires en cascade, gentillesse; pendant que sa copine est aux "fourneaux".
Ces derniers se résument en fait à un seul trépied à gaz qui lui suffit pour faire plus d'une cinquantaine de couverts par service.
Les hommes mangent du 'panang': curry de viande relevé à la noix de coco et les femmes des salades de fruits de mer ou de la soupe, entre autres le fameux tom yam goong aux crevettes. Mais il y a des dizaines de plats au menu de Rose.
Comment garderait on le moral sur ce chantier s'il n'y avait pas Rose?

Un jour, à l'heure du café, à la terrasse de chez Rose, nous voyons passer un gros camion, rempli d'arbres adultes récemment arrachés.
Si on en juge par les gros fruitsn qu'ils portent, ce sont des pamplemoussiers de plusieurs mètres. Bien gros ces arbres pour être déplacés…
Que vont–ils donc en faire?
" Mais les planter, bien sûr… " nous rétorque Fabrizzio
" Avec des fruits déjà mûrs"?
" Mais oui… Tout prend ici…"

Dans le domaine de Boat Lagoon dont la partie résidentielle est en pleine construction, nous avons ainsi vu une maison se terminer sur un terrain brut de chez brut.
Rapidement, une équipe de jardiniers est venue piétiner quelques jours dans la boue, creusant, plantant, semant…
Deux semaines plus tard, le gazon était sorti de terre, les arbres et les arbustes adultes faisaient leurs feuilles comme s'ils étaient nés là, une haie de un mètre de haut verdissait à appeler le taille-haie… Un jardin ombragé pouvait déjà accueillir les premiers occupants de la maison.

Beaucoup de pluie et de soleil font plus (vite) que sarclages et bouturages…. ça laisse rêveur.