On est
revenu à la civilisation, mode d'emploi....
Dès le premier jour à
Salvador, on attaque les formalités d'entrée. On avait lu
qu'il fallait commencer par la capitainerie. Nous commencerons donc par
là. Enfin presque, car en y arrivant, nous nous heurterons à
une sentinelle (les autorités maritimes sont militaires ici) qui
fera comprendre à Gérard qu'on ne rentre pas à la
capitainerie en short!!! Retour donc au bateau pour passer un pantalon.
Et puis re-retour parce que le skipper cette fois a oublié ses chaussures....Ambiance...Enfin,
on accède à la capitainerie, (où plein de gens sont
en short...) et on nous explique que ce sont les derniers à
venir voir. Qu'avant, il nous faut voir la police
fédérale (l'immigration) et la Recette fédérale
(les douanes).... Oh, mais c'est juste à deux pas... Et effectivement,
à deux pas on trouve les douanes... Qui nous confirment qu'ils ne
peuvent rien avant que l'on ait vu l'immigration... Mais c'est à
deux pas...Et là, après une marche de 3 bons km, dans le
désert de l'arrière des docks du ports, sous le soleil de
14h, (il fait 30° à l'ombre) nous trouvons la police fédérale....
A partir de là, tout rentre dans l'ordre... on est dans le bon sens
du circuit. Et c'est en insistant un peu parce que c'est l'heure de la
fermeture, que nous serons de retour pour finir par la capitainerie
vers 17h.... Fourbus mais contents....Jambes de plomb, yeux brûlés,
assommés... Dormir!..
Le lendemain, elle était
souriante....
Une bonne nuit de sommeil continu
et la forme est revenue.
On lance les premières actions
d'urgence: Courses, téléphone, banque, shipchandler pour
des pièces à changer, bouteille de gaz à faire remplir...
Et puis on se console au restaurant
du Centro Nautico, d'un "Hénaurme" pavé au roquefort....
Cela fait juste 3 mois que l'on n'a pas vu de boeuf...
Et puis c'est important de bien se refaire des forces pour le
Carnaval....
En attendant
le carnaval, on découvre les autres et leur traversée.
Avec quelques 40 bateaux français
mouillés à Salvador et qui viennent de traverser, Radio Ponton
ne manque pas d'anecdotes...
Les bateaux du rallye des Iles
du Soleil:
Ils sont 30 et mobilisent pour eux
tous seuls l'unique ponton du port et les installations du Club Nautique
(Douches). Personne n'a le droit de venir utiliser la dizaine de places
qu'ils n'occupent pas. Vous pensez si ça suscite des conversations
vengeresses!!!
Durant leur traversée, au
mois de décembre, leur instinct grégaire ne s'est pas émoussé....
Ils communiquaient en VHF ou en BLU et se racontaient leurs difficultés:
Vent dans le nez, absence de vent, mal de mer...Il semblerait que cela
ait provoqué des décisions assez cocasses du genre: «
Tu as du vent d'Est toi! Donne moi ta position, je vais aller par là...
»
Les vents assez volages et fantaisistes
de l'équateur ont comme cela provoqué des navigations zigzagantes
dont la stratégie d'ensemble échappe à l'analyse...
ANABE:
C'est leur indicatif sur le réseau
BLU (Prénoms Anaïck et Bernard). Nous les avions contactés,
alors qu'ils n'étaient pas encore partis de Brava et ils avaient
contribué à faire passer nos positions quand nous étions
au sud du Pot au Noir; puis ils étaient partis vers Fernando de
Noronha. Nous avions perdu le contact pour cause de manque d'assiduité
après notre arrivée à Salvador. Ils sont enfin arrivés
ici le Samedi 13 février. Leur bateau, un JOUET 38 en plastique
est passablement abîmé: Durant leur traversée, ils
ont fait une rencontre brutale avec des baleines
(sans doute des globicéphales)...Pas méchantes, mais GROSSES...
Ca a été suffisant pour fausser l'hélice et son arbre,
le safran et pour provoquer quelques fissures dans le polyester autour
de la chaise d'arbre, sur le safran et même à l'avant, (sans
doute à l'endroit du premier impact)...
Ils trouveront un Chantier, non
loin de Salvador pour faire réparer tout cela et le 1er mars ils
seront revenus à l'eau...
Les vrais malchanceux:
Anabé nous ont parlé
d'un bateau qu'ils connaissaient (32 pieds en plastique) qui était
en janvier sur la route des Canaries aux Antilles avec un couple et un
enfant à bord. Leur rencontre à eux aura été
avec un container. Bateau coulé et équipage récupéré
par un cargo...
Ca nous console d'avoir quelquefois
à repeindre l'acier de notre GETAWAY....
Eh oui, même vigilants à
l'égard des cargos (On en a croisé un à peu près
tous les jours.... et dérouté plusieurs....) on reste à
la merci des corps flottants et contondants et c'est quand même bien
d'avoir une coque solide.
Tu es sûr, Pascal que tu
veux vraiment un bateau en bois, maintenant ????
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