LA GAZETTE DE L'A.R.B
Anyvonne Restaurant Bar
 
La traversée Cap Vert Brésil - Quelques aspects plus ou moins triviaux de la vie à bord
N°7 - Mai 1999
L'avitaillement de départ

Nous avions décidé de terminer notre périple CapVerdien  par Brava pour voir José et sa famille? et aussi pour y passer les fêtes avant de traverser. C'est donc là qu'il nous faudra faire les vivres avant de traverser. Nous pensions y trouver le nécessaire qui faisait notre quotidien depuis 2 mois: Tomates, Choux, Concombres...
Déception: rien de tout cela. Nous embarquerons donc avec 4 Kgs d'oignons, 7 Kg de Pommes de terre et 3 Kgs de bananes vertes. 2 poulets congelés et 3 douzaines d'oeufs de fraîcheur douteuse, 3 Kgs de riz et 4 Kgs de spaghettis. Heureusement nous avions épargné pour cela un quart de jambon cru canarien et nos fonds sont encore pleins de conserves françaises ainsi que de farine et de levure pour le pain...
La viande terminée au bout de 4 jours, vous comprenez l'intérêt que soulève le poisson frais....
Les derniers jours, nous sortirons nos « cartouches » françaises: Canard aux ceps, gratins dauphinois, potée bourguignonne.... Merci William Saurin et Marie....

Les matières premières et énergies causent bien des soucis;....

Le gaz cette fois retiendra notre attention. 8 jours avant de partir, notre première bouteille était vide et pas moyen de trouver un moyen pour la remplir à Brava. Ni usine de remplissage, ni embout CapVerdien qui nous permettraient de la remplir à partir d'une bouteille locale pleine. (En effet, il faut savoir que depuis que nous sommes partis de Paimpol, nous vivons dans des endroits où les bouteilles françaises de Butagaz et les embouts associés sont inconnus. Il nous faut donc remplir nos bouteilles vides, puisqu'on ne peut pas les échanger.)
Le skipper n'a qu'une confiance moyenne en la deuxième bouteille  qui a été remplie aux Canaries et craint comme la peste de rester en panne de gaz durant une traversée qui peut durer plusieurs dizaines de jours....
Consigne est donc donnée d'économiser et donc de ne pas faire de pain plus de tous les trois jours....(Enfin, à ce jour le 28/2, la bouteille fonctionne toujours....)

L'eau. 

Nous partirons avec 450 litres d'eau des Canaries dans les fonds pour la cuisine et le complément de toilette. Nous aurons par ailleurs 160 litres d'eau de Brava en bidons de 5 litres pour boire. Prévoyant une traversée qui peut durer 30 jours, cela fait 5 litres à boire et 15 litres pour usages divers par jour pour deux personnes. C'est confortable, mais  cela suppose que nous fassions la vaisselle et tous les nettoyages, y compris l'essentiel de la toilette à l'eau de mer.
Pour la toilette, on se mouille à l'eau de mer (c'est quelquefois un bain) on se savonne avec un demi litre d'eau douce et on se rince à l'eau de mer. Seuls les cheveux du matelot auront droit à un shampooing à l'eau douce toutes les semaines. 
Pour le linge, c'est lavage et bouillage à l'eau de mer puis petit rinçage à l'eau douce. C'est parfait pour attendre une bonne laverie à terre!!!
A ceux qui se rappelleront pertinemment que nous avons un désalinisateur à bord, il sera répondu que d'une part l'électricité coûte cher en Gas-Oil (que l'on réserve pour le Pot au Noir) et que d'autre part ce sacré désalinisateur refuse de fonctionner dès que le bateau progresse sur une mer pas tout à fait calme, pour cause de désamorçage de pompe....Encore du travail de Gérard!!.. Il est donc réservé au mouillage où il nous procure tout de même une liberté extraordinaire...

La gestion écologique des déchets....

Le problème est ici de ne pas être envahi par des poubelles nauséabondes sans toutefois polluer la mer qui nous porte. Ca pourrait faire une vingtaine de sacs poubelles odoriférants à caser dans tous les coins du bateau comme certains voyageurs nous diront l'avoir fait....
Malins, nous avons donc institué une poubelle écologique dans une bouteille de 5 litres d'eau habilement découpée dans le sens de la longueur. Cette poubelle accueille tout ce qui est biodégradable et elle est régulièrement vidée à la mer.. La poubelle du bord reçoit tout ce qui n'est pas biodégradable, mais après que cela ait été rincé et compacté au maximum. On trouve là les pots de yaourt et les boîtes de conserves rincés à l'eau de mer, ainsi que les boites de bière écrasées sous le talon...Principe rigoureux: on n'y met rien qui risque de moisir ou pourrir...
Nous sommes ainsi arrivés à Salvador avec une seule poubelle pleine et aucune odeur...