Introduction
La Guyane semble être le contraire d'une terre facile
à exploiter. La configuration du terrain, la végétation,
la faune, le climat. Tout semble se liguer pour rendre difficile
l'établissement d'une plantation et surtout sa défense et
sa survie.
Le caoutchouc, le cacao, le sucre surtout ont été
tentés ici, comme dans toutes les colonies tropicales durant les
18ème et 19ème siècles. Il n'en reste rien, que quelques
ruines moussues, mangées par la forêt.
Les cultures vivrières semblent quasi inexistantes
autour des villages.
Globalement, tout cela n'a pas attiré les foules
ni généré une exploitation intense. La densité
de population en Guyane est restée très faible.
Il existe toujours un courant immigrant mais la population
locale actuelle n'est pas très favorable à l'arrivée
de renforts.
Les amérindiens.
6 ethnies amérindiennes sont présentes sur
ce territoire. De 30 000 indiens au 17ème siècle, ils n'étaient
plus que quelques centaines 3 siècles plus tard. Décimés
par les maladies
virales importées par les Européens.
Depuis les années 5O, une meilleure assistance
sanitaire a permis une légère reprise démographique.
Les premiers occupants de ce pays ne représentent plus aujourd'hui
que 4% de la population.
Chasse, pêche et cueillette assurent l'essentiel
de leur subsistance. La culture amérindienne s'appuie sur l'équilibre
et l'harmonie avec l'environnement.
Les noirs marrons.
Ce sont les descendants des esclaves qui s'évadèrent
des exploitations coloniales. Ces évadés se réfugièrent
dans la forêt, et livrèrent aux colons, une guerre de libération
qui dura un siècle. Pour l'essentiel, ils étaient originaires
du Ghana, du Bénin et de Côte d'Ivoire et le nom qu'on leur
a donné n'a rien à voir avec la couleur de leur peau. Ce
nom leur viendrait de l'espagnol "cimarron" qui signifie sauvage.
De fait, ces communautés de noirs marrons ont
toujours vécu en marge et sans beaucoup de contacts avec le reste
du pays. Leur mode de vie est ainsi resté assez proche de leurs
traditions tribales d'origine. Aujourd'hui ils produisent un artisanat
de sculpture sur bois tout à fait original et de bonne qualité.
Les Hmongs
En 1977 le gouvernement attribue à un groupe de
réfugiés des hauts plateaux laotiens (des Hmongs) un site
abandonné, situé à Cacao, à environ 100kms
de Cayenne, dans la montagne.
C'est un euphémisme de dire que l'accueil qui
leur fût fait était réservé : Manifestations
des populations locales, protestations parlementaires, etc. Les Hmongs
débarquèrent tout de même, discrètement, de
nuit, dans des avions militaires et furent acheminés à Cacao.
Le site n'avait alors pas d'autre moyen de communication avec la civilisation
de Cayenne que la rivière, avec ses hauts fonds et son fort courant.
Les Hmongs trouvèrent là un climat chaud
et humide, ressemblant assez à celui qu'ils avaient quitté.
Ils s'attaquèrent au défrichage et à l'implantation
de cultures fruitières et maraîchères. Apparurent
alors sur les marchés de Cayenne des fruits et des légumes
variés et de bonne qualité . Cela surprit d'abord et
séduisit ensuite, les consommateurs locaux.
Les Hmongs sont maintenant bien intégrés
à l'économie Guyanaise, et leur village a été
relié au réseau routier, pour permettre la livraison rapide
de leurs produits, en quantité suffisante.
Leur village, édifié selon une architecture
traditionnelle laotienne, avec de grandes cases en bois montées
sur pilotis, forme avec ses cultures une sorte de jolie oasis dans la jungle
environnante. |