Le
Che Guevara : Un révolutionnaire exemplaire
Ernesto Guevara Lynch de la Serna est né le 14 Juin
1928 en Argentine. Il était donc argentin!!! Il apprend la médecine
à Buenos Aires. Très jeune, il étudie et voyage (en
vélo) dans toute l'Amérique latine. Il y fera la découverte
de la misère et de l'exploitation scandaleuse des peuples latinos.
Au Guatemala, en 1953, il attrapera le virus de la révolution. En
1955 il rencontre Fidel Castro au Mexique. Il lui propose ses services
comme médecin pour son projet d'expédition révolutionnaire
visant à libérer Cuba du dictateur Batista. Très vite,
il préfère la mitraillette à la trousse médicale
et prend une position éminente au sein des forces castristes. Il
dirigera une des quatre colonnes armées qui entreront à la
Havane, au terme d'une marche victorieuse partie de la Sierra Maestra près
de Santiago de Cuba. Il acquerra son auréole de "guérillero
héroïco" lors de la bataille de Santa Clara qui a joué
un rôle décisif dans l'issue des combats.
Che est son nom de guerre. Le surnom lui a été
donné parce qu'il ponctuait régulièrement ses phrases
de "Che", interjection typiquement argentine qui équivaudrait à
notre "eh" quand nous interpellons quelqu'un.
De Cuba libérée, le Che prendra la nationalité
et deviendra président de la Banque Centrale. Il en reste le "Che"
ironique qui a paraphé les billets de trois pesos.
Six ans plus tard, il s'oppose à la politique
d'alignement de Cuba sur l'URSS et s'isole politiquement. Il quitte alors
le pays pour rejoindre et soutenir d'autres luttes armées révolutionnaires.
Le 8 octobre 1967, après onze mois de lutte, de déroutes
et de trahisons, il est blessé, capturé par l'armée
bolivienne et enfermé à la Higuera. A minuit, le gouvernement
des US donne l'ordre de l'éliminer définitivement et ce sont
deux agents locaux de la CIA qui l'achèvent en le criblant de balles,
le 9 octobre 1967.
Devenu le mythe célébré d'un nouveau
culte
"De cet assassinat en règle va naître le
plus beau mythe contemporain d'Amérique latine." (Guide du routard)
De fait, à Cuba, le mythe est omniprésent.
Partout les murs sont recouverts du fameux portrait du Che barbu et portant
béret (copie de la célèbre photo de Korda). Souvent
des citations accompagnent le portrait. "Hasta la victoria. Siempre!" revient
le plus souvent.
Le calendrier des postes, les posters tous les moyens
d'afficher ses portraits sont utilisés.
Des lieux de recueillement ont été créés:
lui est consacré dans la forteresse de la Cabana .
C'est là qu'il avait établi ses quartier avant d'entrer avec
Camillo Cienfuegos, dans la Havane même le 2 Janvier 1959.
est érigé à Santa Clara, pour abriter
sa dépouille mortelle rapatriée en octobre 1997.
Un tas de chansons et de poèmes lui sont consacrés.
La plus célèbre chanson: "Hasta Siempre" est omniprésente
dans les rues de la Havane.
Le développement touristique génère
une production extraordinaire de réalisations "artisanales" supportant
le "Christ révolutionnaire".
Car c'est bien le Chris, son culte et son "Utilisation"
que cela rappelle.
L'affichage public abondant équivaut aux croix
et calvaires de nos pays chrétiens. Les réalisations "artisanales"
sont comme les amulettes et souvenirs du genre "Vierge dans la boule enneigée"
que l'on trouve dans tous les "Monts St Michel" et lieux de pèlerinage
français. Les lieux cités plus haut sont comme des basiliques.
Les nouveaux adeptes de ce culte que nous sommes sont
comblés et émus: Sacs à dos, jumelles, fusils voisinent
dans les vitrines du musée avec des cartes retraçant son
itinéraire et des photos et documents d'époque. Comme des
ados boutonneux, nous nous précipitons sur les cartes postales et
les tee shirts à l'effigie du héros...
Jeunesse n'est pas encore passée; et c'est tant
mieux. Les purs héros se font rares par les temps qui courent. |