LA GAZETTE DE L'A.R.B
Anyvonne Restaurant Bar
 
Cuba - La musique à Cuba
N°14 - Novembre 2000
La musique est partout
La musique et la danse sont omniprésents à Cuba. Surtout dans les villes. Partout, dans les bureaux, dans les magasins, dans la rue, les filles se déplacent toujours en ondulant. Le rythme leur est fourni par un haut parleur quelconque que l'on trouve toujours à proximité et qui déverse dans l'espace une des nombreuses musiques qui font l'identité sonore cubaine. Le parallèle s'impose à notre esprit avec Salvador de Bahia. Mais ici, les musiques sont plus diverses et les orchestres, souvent plus petits, sont  immensément plus nombreux. Ce sont sans doute ces derniers qui font la différence. L'éducation musicale est très développée et les musiciens sont pléthore. Ils forment des orchestres qui sont payés par l'état, pour occuper et animer en permanence tous les lieux publics et surtout les bars et les restos. Ils sont partout et tout le temps. Cela donne l'impression qu'ici, tout le monde fait et vit la musique.
Les mauvaises langues diront que le régime a non seulement permis, mais favorisé, développé l'exercice de la musique dans le but de procurer au peuple un exutoire à ses difficultés. Alliée à la consommation de rhum, cela aurait constitué la soupape de sécurité de la cocotte minute castriste. Soit. On disait la même chose à Salvador. Mais enfin ici, la misère purulente des favelas brésiliennes ne fait pas partie des difficultés cubaines. 

Bien antérieure au régime actuel, cette pratique intense a généré une histoire musicale cubaine très riche et ancienne:
Au départ il y avait le "Son" ( prononcez sonne). Autour des année 1880, l'ensemble de Son se compose de trois chanteurs équipés d'une "Tres" (guitare à trois cordes doubles), d'une guitare espagnole et d'une contrebasse plus quelques bongos, maracas et claves (équivalent du washboard sur une sorte de calebasse.) La qualité d'un tel groupe dépend beaucoup de celle du guitariste leader à impulser swing, humour et émotions dans ses improvisations. - Le son est sans doute à la musique cubaine ce que le fût blues à la musique américaine et au jazz. - 
Vers 1920, la Havane devient le lieu de plaisir des américains: frustrés chez eux par la prohibition, ils viennent se défouler à Cuba. Le Son fait alors un tabac international sous le nom de Rumba. Ignacio Pineiro ajoute une trompette à l'orchestre et c'est le délire dans les salons... La Rumba produira ainsi le Mambo puis le Cha Cha... 

La fête durera jusqu'à la révolution. Compay Segundo qui est alors un des plus célèbres musiciens de Son retournera rouler des cigares pendant 17 ans. Il sera redécouvert en 1997 et fera une tournée européenne triomphale. A plus de 90 ans il est redevenu une star, même dans son pays.
Aujourd'hui la rue résonne donc en permanence de ces différentes musiques, auxquelles il faut ajouter la musique classique (quelquefois "adaptée" aux rythmes cubains...), et de plus modernes : Salsa, reggae et d'autres dont je ne sais pas les noms. Mais au milieu de tout cela certains thèmes et chansons reviennent en permanence. Je ne sais pas si c'est parce que les cubains les aiment tellement ou parce qu'ils croient que nous européens, en raffolons particulièrement mais très vite, cela devient écoeurant et exaspérant: quand nous partirons de Cuba, je ne supporterai plus d'entendre "Guantanamera" et je freinerai beaucoup ma consommation de "Hasta Siempre"...
Vous saurez tout sur la musique cubaine et les disques à acheter en jetant un oeil au guide du routard.