LA GAZETTE DE L'A.R.B
Anyvonne Restaurant Bar
 
Cuba - Les gardes frontière
N°14 - Novembre 2000
Ras le bol des "Guarda Frontera"
Mais il doit bien y avoir une explication!..
Vous pouvez voyager autant que vous voulez à l'intérieur de Cuba sans être importuné, en utilisant des moyens terrestres. Mais pour les autorités, les bateaux semblent une plaie difficilement contrôlable sur tous les sites frontaliers. Ils tentent donc de connaître sans arrêt les provenances, les destinations et les escales des bateaux pour être bien sûrs qu'ils ne transportent rien d'illicite. 

L'explication de ce comportement quasi paranoïaque tient sans doute pour partie dans les tentatives de passage clandestin vers les US qui sont encore nombreuses chaque semaine. Leur inquiétude est de nous voir embarquer des clandestins pour Miami qui est situé à moins de 60 milles au nord. Ils nous ont même expliqué que l'on risquait de se faire attaquer la nuit par des candidats au départ qui voudraient profiter de notre bateau en nous mettant physiquement le couteau sous la gorge (et ce n'est pas le pire paraît-il.). Il semble qu'effectivement cela se soit déjà vu.On doit aussi penser à  la drogue qui tente en ce moment de s'introduire en force sur ce marché qui devient solvable et d'où elle est quasiment absente.
Enfin, il faut sans doute se représenter que Cuba se sent encore en état de guerre. On peut bien sûr en rire et mettre cela sur le compte de la propagande cubaine, mais il ne faut pas oublier qu'ils ne sont pas seuls et que leur grand voisin n'a toujours pas été capable d'abolir le blocus qu'il a instauré il y a bientôt 40 ans ni de s'affranchir de la "menace extrême" que font courir à sa démocratie libérale ces dangereux îliens communistes.

C'est le seul pays que nous connaissons, ou les gens n'ont pas le droit de faire de bateau en dehors des plans d'eau fermés. Les pêcheurs sont assez rares sur la côte nord et je suppose qu'ils doivent être bardés d'autorisations pour avoir le droit de sortir.
Tout cela rend l'ambiance un peu étouffante et diminue l'intérêt du bassin de croisière.
Nous sentirons cette pression jusqu'à l'île de la Juventud, (dans le quart ouest de la côte sud). C'est déjà loin de Miami mais encore près du Yucatán. Là, il nous sera interdit de débarquer en annexe sur la plage de l'hôtel , à moins d'un mille de la marina devant laquelle on nous a demandé de mouiller. Elle dispose d'un poste surveillance du large équipé d'énormes jumelles à poste fixe et c'est le seul point de débarquement autorisé. 
Ce n'est qu'à l'est de cette île, sur la côte sud, que nous pourrons respirer et voyager comme nous le désirons. Les cayes deviennent réellement désertes et les garde côtes qui n'y sont pas implantés ne contrôlent plus rien et laissent faire.

Sur ce problème et en attendant que ca change, "notre conclusion à nous qu'on en a une": 
Faire surtout la côte sud, à l'Est de Juventud jusqu'à Cabo Cruz. Laisser le bateau à Cienfuegos et visiter l'intérieur de île en bus. De là, vous pouvez aisément atteindre La Havane, Trinidad et Santiago. A Cienfuegos la sécurité du bateau semble assurée et les formalités d'entrée et de sortie ont assez cool.