LA GAZETTE DE L'A.R.B
Anyvonne Restaurant Bar
 
Aotearoa - La coupe de l'América
N°22 - Aout 2003

La réalité de la coupe de l'America, au ras des pâquerettes comptables...

 

En 1848, le joaillier Robert Garrard, de Londres, fabrique un trophée avec 134 onces d'argent. Ce trophée a alors fait partie de la collection du "Royal Yacht Squadron" (Of  London, of course) et était alors connu sous le nom de "100 guineas cup". 

 

Sortez la calculette, ce n'est pas fini...

 

1 once=28,35 grammes:  La coupe de 134 onces pèse donc près de 4 kilos d'argent...


La guinea, ancienne unité monétaire anglaise valait 21 shillings.
Le shilling, ancienne monnaie aussi, valait 1/20ème de la Livre Sterling.

Vous suivez toujours?... Bon, alors on continue...

Ceci nous donne:

1 Livre = 12 FF.

1 shilling =12/20=60 centimes de FF.

1 guinéa = 0,60*21=12,6 FF.

100 guinéas=12,60*100= 1260 FF

1260 FF= 1260*6,559= 192 Euros!!!


Conclusion provisoire: Moyennant les approximations des taux de change, les erreurs d'arrondi et toutes les autres possibles, on peut dire que la "guerre du golfe d'Hauraki" se joue pour une coupe de 192 Euros!!!


Son surnom intime est " The Auld Mug"...qu'on peut traduire par "la vieille timbale"...

Pour 192 Euros, on ne peut pas trop en demander!!!

Où il va nous falloir prendre parti...

Nous avons vraiment décidé de venir en Nouvelle Zélande quand nous avons réalisé à Paris, il y a plus d'un an et demi, qu'entre octobre 2002 et février 2003 s'y dérouleraient les épreuves de la Coupe de l'America. Généralement c'est le genre d'évènement que nous ignorons superbement. Jusqu'à notre arrivée ici, nous ne connaissions même pas les grandes lignes des règles de l'épreuve, ni qui en étaient cette année les concurrents. De toutes façons, on s'en fichait un peu: seul le vécu de l'ambiance nous attirait là.

Comme nous savions tout de même que les français ne sont généralement pas très bons dans la spécialité, nous arrivions ici avec l'intention de supporter sans état d'âme le bateau indigène.

Depuis maintenant trois mois et demi que nous sommes dans le pays, nous avons assisté (pour l'essentiel à la télé), à la coupe Louis Vuitton (elle représente en fait les éliminatoires de la coupe de l'America, qui n'admet que deux concurrents: Le challenger et le Defender) et nous avons lu tout ce que les journaux locaux ont imprimé sur le sujet, nous sommes devenus incollables sur tout ce qui concerne la Coupe.

Nous avons aussi récolté un petit problème dans l'exercice de notre rôle de supporter: Alinghi, le concurrent qui affronte cette année les Kiwis est un Suisse!!! Allons nous rester des groupies de Team New Zealand ou allons nous tourner casaque?

Bien sûr, nous sommes bien conscients que la seule chose qui soit incontestablement de nationalité Suisse à bord de ce bateau, c'est le fric, mais enfin même si son nom sonne italien, le patron de ce syndicat parle tout de même un excellent français. Et puis, s'il gagne la coupe, la prochaine épreuve se déroulera en Europe, peut être même en France... Alors... Dilemme!!!

Enfin bref, on est bien embêté maintenant qu'on est à pied d'œuvre pour assister à l'événement...

Une preuve exemplaire du sens moral de l'histoire

Pour contribuer à alimenter le débat qui va bientôt fleurir sur l'avenir de la coupe en Europe, notons en passant que si les catholiques français du XVIème siècle n'avaient pas persécuté bêtement leurs horlogers protestants (c'est toujours un peu bête de persécuter ses horlogers...), ces derniers ne seraient pas allés se réfugier chez les  Suisses, en les faisant profiter ainsi de leur savoir faire technologique.

A n'en pas douter, tout ce talent se serait développé chez nous et c'est notre France "éternelle" qui gagnerait la coupe aujourd'hui...

 

Enfin peut être...On peut rêver...